Tous sont d’accord sur l’importance de la distanciation sociale, et avec le retour du beau temps à Montréal, la Société des ponts Jacques Cartier et Champlain a décidé de prendre des mesures pour assurer une distanciation sur sa piste multifonctionnelle (cyclistes et piétons) du pont Jacques Cartier.
Pour comprendre et anlayser la décision, regardons de plus près cette structure qu’est le pont Jacques-Cartier.
Le pont Jacques-Cartier a un trottoir en aval de la structure, et sa piste multifonctionnelle est en amont de la structure.
En terme de superficie, selon une analyse faite à partir d’une image satellite sur Google Maps:
Si vous venez d’un pays où tous les usages de la route sont traités équitablement, vous allez être surpris d’apprendre qu’en Amérique du nord, des infrastructures publiques réservées aux citoyens de deuxième classe (les non-automobilistes) peuvent être fermées n’importe quand, sans explication, et pour une durée indéterminée. Mais ceci est notre culture ici en Amérique du Nord. C’est le cas du trottoir du pont Jacques Cartier depuis le 1er avril. Dans ce cas précis, comptons-nous chanceux que les autorités daignent inscrire cette fermeture sur le web:
Ce qui nous laisse 72.8% de la surface (dont l’entretien est payé par l’ensemble des contribuables) à l’usage des véhicules à moteur; et 11% pour tous les autres usages.
Le traffic des véhicules à moteur est en forte diminution à cause des mesures de confinement; et en même temps, la population ayant plus de temps libre, et avec l’arrivée du beau temps, l’achalandage des modes de transport actifs est en augmentation. Dans ce contexte, on peut s’imaginer que les responsables de la Société des ponts aient eu une discussion sur plusieurs options pour assurer la distanciation sociale:
Dans une société où tous les usages de la route sont traités équitablement, cette discussion aurait lieu de façon transparente; les pours et contres de chaque option seraient exposés publiquement, et une décision serait prise pour le bénéfice de tous.
Mais, dans une société aux proies avec l’autodépendance, le réflexe est toujours de limiter les modes de transports actifs et de ne pas justifier cette décision. Le résultat est tout à fait prévisible.
Albert Albala pour le collectif autodependance.org
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